Comment je suis sortie du vaginisme et mes clés de libération !
En ce moment nombre de mes accompagné•es viennent pour des dyspareunies et/ou pour du vaginisme.
Donc j’avais envie de vous en parler car j’ai moi-même longtemps souffert de vaginisme et de dyspareunies et j’aimerais vous présenter mes quelques clés de guérison. Oui c’est possible d’en sortir, et c’est important de le souligner, car lorsque l’on souffre de vaginisme, on peut avoir la sensation que l’on n’en sortira jamais, que l’on est seul•e avec, etc.
Pour commencer, qu’est-ce que le vaginisme ?
C’est une contraction involontaire des muscles à l’entrée du vagin. Elle peut être totale, c’est-à-dire que, globalement, aucune forme de pénétration (doigt, tampon, sexe, speculum, etc.) n’est possible. Elle peut aussi être partielle. C’est-à-dire que la contraction peut arriver lors d’une tentative de pénétration sexuelle et pas avec un tampon ou un spéculum par exemple, mais l’inverse est possible aussi (chaque cas est unique).
Une dyspareunie, c’est une douleur pendant une pénétration que l’on peut sentir à l’entrée du vagin comme tout au fond.
Globalement j’aimerais commencer par dire que : non, ce n’est pas normal d’avoir mal lors d’un rapport sexuel.
Je me rappelle après ma première fois, je suis allée boire un verre avec des ami•es et l’une d’entre elleux m’a directement demandé comment j’avais vécu ma première fois. Je lui ai dit qu’elle avait été extrêmement douloureuse et j’en pleurais presque et elle m’a répondu directement « ah bah oui, normal, ça fait toujours mal la première fois, et même après parfois. ».
Je ne lui en veux pas, c’est ce qu’on nous avait inculqué, mais quand j’y repense, je me dis que ces quelques phrases ont conditionnés mon cerveau à croire que toute cette douleur était normal et que souffrir pendant une pénétration était naturel. J’ai compris il y a quelques années que spoiler alert : ce n’est pas normal, qu’une pénétration n’est pas censée faire mal quand menée avec respect, consentement et considération de l’autre.
Si vous pensez en souffrir, rapprochez vous de praticien•ne (sage-femme, sexologue, accompagnant•e en Gyn’émotion®…), il y a plein de solution pour en sortir.
Je vous donne mes quelques clés ! Attention, ces pistes ne sont pas exhaustives, elles sont le résultat de mon expérience personnelle et des observations que je mène au sein de mes accompagnements. Chaque cas et chaque corps sont uniques. Faites vous accompagner, soutenir, écouter, suivre, diagnostiquer. Cet article ne remplace en aucun cas un avis médical.
1. Commencer par y croire
La première étape clé pour moi a été de commencer par croire en mon corps, croire en la possibilité de faire l’amour avec pénétration sans douleur.
Le déclic a été la découverte de la sublime association Les Clés de Vénus que je recommande chaudement. 🫶🏼
Vous pouvez y lire de nombreux témoignages de guérison, mais aussi des exercices et plein d’étapes de prise en charge. Personnellement, lire tout ça m’a vraiment redonné la FOI et l’espoir que OUI se libérer du vaginisme est une vraie possibilité.
Il y a aussi l’association Vulvae qui a créée beaucoup de ressources pour accompagner les personnes ayant des douleurs vulvaires, dyspareunies, ou du vaginisme.
2. Consulter !
La première chose à faire avant de commencer tout ce processus, est de consulter un•e sage-femme ou gynécologue pour vérifier que vous n’avez pas de lésion, de fragilité tissulaire, de mycose, ou tout autre problème qui pourrait aussi expliquer vos douleurs.
Si vous cherchez un•e praticien•ne bienveillant•e, voici l’annuaire féministe de Gynandco qui ressence des personnes safe, inclusives et bienveillantes (notées par la patientèle elle-même !) : https://gynandco.wordpress.com/trouver-un-e-soignant-e/carte-des-soignant-e-s/
3. Les auto-massages du périnée
Commencez par regarder votre sexe dans le miroir, puis touchez doucement, caressez, sans jamais forcer sur une douleur.
En fonction du stade de votre vaginisme, s’il est partiel ou total, vous pouvez masser l’entrée de votre vagin en utilisant la technique du cadran, (si besoin venez en dm et je vous enverrais des docs pour le massage) toujours avec douceur.
Parlez vous, expliquez à votre cerveau qu’accueillir son doigt ou autre dans son vagin peut être une source de plaisir.
Je vous recommande chaudement la vidéo explicative d’Hélène Mouchin, ostéopathe spécialisée en endocrinologie et en gynécologie à Toulouse (merveilleuse ostéopathe si vous passez par Toulouse !). Elle montre très bien comment auto-masser son périnée ! À faire aussi souvent que possible ! Le massage permet de venir détendre le périnée et toute la zone et petit à petit, de diminuer les contractions involontaires du vaginisme.
4. La crème anesthésiante
La crème anesthésiante a été pour moi une étape clé. C’est une crème que ma sage-femme m’a prescrite et qui a permis d’apaiser les récepteur à la douleur.
Le vaginisme se couple très souvent de vulvodynie ou de vestibulodynie, donc en gros de douleurs inexpliquées à la vulve et au niveau du vestibule (entrée du vagin). Cela peut être des sensations de picotements, de brûlures, de déchirures, des douleurs vives ou même des démangeaisons. Ces sensations sont exacerbées au moindre touché car le cerveau a enregistré que toucher cette zone était douloureux. Il a aussi enregistré que la pénétration était douloureuse. Ainsi, la crème anesthésiante permet d’apaiser les récepteurs de la douleur qui s’enflamment au moindre contact. Elle permet aussi d’accompagner les auto-massages puisque le touché n’est plus douloureux grâce à l’anesthésie locale. Ainsi on peut comme rééduquer son cerveau en lui montrant que tout va bien avec notre vulve et notre vagin, que cette zone est érogène. C’est très important de se parler, de respirer et de continuer à sécuriser son corps pendant tout ce processus.
5. Sécuriser son corps
Le cerveau a créé la route : pénétration = douleur = danger donc revenir forcer sur vos douleurs vient confirmer cette route que le cerveau emprunte par habitude et par sécurité. C’est pour vous protéger qu’il fait ça.
En accompagnement, je parle souvent de cette route, quand vous vous massez, imaginez que vous créez une autre route, une route de pénétration/ciclusion = plaisir. Et rassurez votre cerveau, parlez vous !
Sécurisez votre corps et votre cerveau, ce que vous faites est nouveau et l’inconnu fait peur ! En effet, le cerveau cherche à vous maintenir dans un état de bien-être et à assurer votre survie. Partant de là, tout ce qui est une zone d’inconnue est effrayant car la survie n’est pas forcément assurée ! Un jour après l’autre, dans tout ce processus, il est primordial de sécuriser son corps.
Cela peut passer par faire des choses qui vous font du bien, pour moi c’est respirer, danser, écouter de la musique ! La cohérence cardiaque est une pratique très chouette à mettre en place dans le quotidien. C’est une pratique de respiration qui permet de réguler le rythme cardiaque et d’apaiser le corps et le système nerveux.
6. Réinventer sa sexualté
Faire l’amour sans pénétration/circlusion, c’est possible et c’est chouette aussi !
Je vous invite à prendre le temps de discuter, échanger, parler, essayer, tester, refaire, défaire, jouer. La sexualité est un terrain de jeu limité par nos seules croyances.
Notez vos croyances limitantes et tentez de les remplacer par d’autres pensées.
Notez vos peurs, vos limites, vos désirs et parlez-en avec votre/vos partenaire•s.
La communication est essentielle.
Voici des ressources qui m’ont beaucoup accompagnées dans mon chemin de libération du vaginisme (compte instagram) : @jouissance.club, @mercibeaucul_, @orgasme_et_moi, @my.lubie
Il y en a évidement plein d’autres !
7. Viva la circlusion !
Connaissez-vous ce terme ? La circlusion est défini comme le fait d’entourer le pénis de son vagin (ou de sa bouche). Personnellement, ce terme m’a beaucoup aidé à repenser ma sexualité et la pénétration.
Dans le quotidien on parle de pénétration dans un domicile, et c’est souvent sans consentement, donc qu’est-ce que ce mot vient faire dans notre sexualité ?
Lorsque nous circlusons, nous devenons actif•ve et non passif•ve, c’est le vagin qui entoure le sexe de l’autre.
8. Prendre le temps
Prenez votre temps, étape par étape, jour après jour.
Et si vous perdez confiance parfois, c’est ok aussi, mais sachez que vous n’êtes pas seul•e•s. Nombreux•ses sont les personnes souffrant de vaginisme et nombreux•ses nous sommes à en être sorti !
Douceur et amour sur vous et sur votre chemin.
Si vous avez besoin d’être accompagné•es et/ou avez des questions, n’hésitez pas à me contacter.✨